Fin épisode précédent : « Ce soir,
je ne suis cependant sûr que d’une chose : Juliana ne fera pas partie de
mon avenir, en dépit de ses yeux magnifiques et de son art de vouloir s’en
faire pardonner. »
Episode 98. Dimanche 18 04 2027. A mon avis, mes deux atouts principaux sont,
primo, une relativement bonne pratique du français communicatif et, secundo, la
maîtrise de divers langages de programmation. Mais parler avec les machines est
finalement ce que je sais faire le mieux : mon entourage est si restreint
que les contacts avec de vrais amis se comptent sur une main. Ne parlons pas de
famille : je ne sais où est ma mère, mes papas-topos ont disparu et mon
géniteur, sais-je seulement qui il est ? Mon ex-femme est décédée, mes
amours sont aujourd’hui hygiéniques. D’ailleurs, je vis en seule compagnie d’une
jeune fille encore gynoïde.
Assemblage laborieux de codes et siestes régénératrices
partagent mes jours et mes nuits. Je vis en dehors du temps.
L’actualité m’intéresse dans ses grosses lignes, pas davantage ; de toute
manière, de quelles informations peut-on disposer, sinon de celles que nos « amis »
croient bon tartiner sur FaceBlok ?
Je n’ai ni curiosité ni passion particulière. La fiction m’ennuie. Une réflexion m’indispose. Manger et boire ne me sont pas compensatoires.
Je n’ai ni curiosité ni passion particulière. La fiction m’ennuie. Une réflexion m’indispose. Manger et boire ne me sont pas compensatoires.
Cependant, que je m’attache à une machine et j’y resterai
la semaine : « Un nerd confirmé, confiné, conforme ! »
dirais-je, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’entendre à mon sujet.
Quelques entorses toutefois, une courte balade d’un jour de ci de là, une rencontre de temps en temps. Je suis heureux, de toute évidence.
Je me suis forgé une bulle à force de solitude.
Quelques entorses toutefois, une courte balade d’un jour de ci de là, une rencontre de temps en temps. Je suis heureux, de toute évidence.
Je me suis forgé une bulle à force de solitude.
- Tu es triste ? me demande Lorrie, toute en empathie.
- Non. Je prends des décisions !
Chaleureuse, Lorrie l’est à l’occasion. L’éducation que je lui ai appliquée est sans faille. Mais elle est imparfaite comme une femme. Comme je le suis. Comme nous le sommes.
- Non. Je prends des décisions !
Chaleureuse, Lorrie l’est à l’occasion. L’éducation que je lui ai appliquée est sans faille. Mais elle est imparfaite comme une femme. Comme je le suis. Comme nous le sommes.
Il est grand temps que j’évolue.
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