"Je m’appelle Bernard Topo. Je viens de Bruxelles en 2027, via une application que j’ai développée pour communiquer avec un passé où se pressentait déjà l’omnipotence de la technologie (l’ardoise digitale est comme le prolongement de la main) et des réseaux sociaux (les Faceblokoeurs veillent sur nos rapports humains et les Gog+ surveillent nos agissements).
L’évolution ne s’y décline pas en révolution : les pouvoirs financiers sont suprapotents, la politique brille par son absence, les technocrates exécutent et seule l’existence personnelle pimente encore d’un brin d’humanité ce futur qui vous est proche. Si proche que vous pouvez vous y retrouver et à la fois si lointain qu’on peut envisager ce constat comme l’un des multiples avatars de l’Histoire."

lundi 16 avril 2012

le pardon


Fin épisode précédent : « Il n’a pas fallu cinq minutes pour que le visage masqué d’un faceblokoeur envahisse mon ardoise digitale tandis que, dehors, un trio de Gog+ blanchissait le paysage. »

Episode 97. Samedi 17 04 2027. La subtile cohésion avec laquelle l’esprit assemble des évènements concomitants n’est souvent qu’une torsion plus ou moins vraisemblable du réel. Hier, par exemple, tout laissait présumer que, suite à notre discussion (quelque peu incohérente, il est vrai) et, en finale, une pseudo-délation de Juliana Paderova, j’allais me retrouver en sandwich entre un Faceblokoeur peu amène et trois grands gaillards blanc de la DémaGog+. En réalité, il n’en fut rien.
 
Chaque élément était totalement indépendant des autres et avait sa signification propre. Ainsi, les trois Gogs+ du dehors s’affairaient seulement autour de CapsoSats apparemment en panne et le Faceblokoeur de service se contentait une fois de plus de me remettre à l’ordre : connaissais-je unetelle, untel et unetelle ? Pourquoi n’avais-je donc pas alors déjà accepté leur offre d’amitié ?  

Quant à ma voisine, à la voir si désolée, encore fallait-il savoir à propos de quoi précisément ! En l’occurrence, cette fille a pour étrange coutume d’évacuer son stress en s’excusant.
 
Bref. Ce samedi tranquille m’offrait aussi l’occasion d’envisager mon futur et de prendre les décisions qui m’avantagent. Par avance, je serais tenté par la proposition de J.P., quitte à peaufiner ma TempoTopo’ tout à loisir. Ce soir, je ne suis cependant sûr que d’une chose : Juliana ne fera pas partie de mon avenir, en dépit de ses yeux magnifiques et de son art de vouloir s’en faire pardonner.

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