"Je m’appelle Bernard Topo. Je viens de Bruxelles en 2027, via une application que j’ai développée pour communiquer avec un passé où se pressentait déjà l’omnipotence de la technologie (l’ardoise digitale est comme le prolongement de la main) et des réseaux sociaux (les Faceblokoeurs veillent sur nos rapports humains et les Gog+ surveillent nos agissements).
L’évolution ne s’y décline pas en révolution : les pouvoirs financiers sont suprapotents, la politique brille par son absence, les technocrates exécutent et seule l’existence personnelle pimente encore d’un brin d’humanité ce futur qui vous est proche. Si proche que vous pouvez vous y retrouver et à la fois si lointain qu’on peut envisager ce constat comme l’un des multiples avatars de l’Histoire."

samedi 7 avril 2012

oeufs de Pâques


Fin de l’épisode précédent : « Peu importe, du reste. J'ai mieux à faire : mon appli TempoTopo' passera à la vitesse supérieure dès ce soir. Encore deux ou trois essais et quelques tests avant de naviguer confortablement sur un Internet antédaté. Demain, je rentre dans votre actualité ! ».

Episode 88. Jeudi 08 04 2027. J'ai planché jusqu'au petit matin sur les actualités 2012, comme sur un feuilleton qu'on aborde en plein milieu. Papillonnant d'un site à l'autre, j'ai essayé d'en comprendre les tenants et aboutissants et tenté de rassembler les pièces d'un gigantesque puzzle dont je n'avais pas l'image globale. C’est passionnant, toute cette diversité des sources et de points de vue que nous ne connaissons plus guère, aujourd’hui que les opinions ont été décapées, rabotées, érodées, les unes par les autres et les autres par les unes. Nous ne sommes en effet plus informés autrement que « par ce que commentent nos amies, nos amis » (qui ont sensiblement une Pensée proche de la nôtre, forcément). La soupe uniforme qui en résulte est notre bol quotidien.

Soit. Vers une heure du matin donc, j'avais survolé les vidéos de janvier de fond en comble, et trouvé quelques informations-clés afin d'aborder la suite avec un minimum d'intelligence. Février, tout comme mars, m'ont incité ensuite à parcourir entre autre les méandres de la campagne électorale française.

 
Fatigue aidant, je mélangeais peu à peu les donnes et le brusque essor en fin de mois d'un certain Mélanchon m'avait complètement largué, à vrai dire. Un chodkawa bien tassé n'a pas suffi à me remettre sur les rails. Le discours à Toulouse sur la France Internationale avait beau être bien mené, j’ai craqué au beau mitan. J'ai dû m'assoupir, sans doute, en plein arcane de fin mars 2012, sur le coup des 4 ou 5 heures.

Un curieux sentiment me perturbe, à présent que je suis frais et dispos, c'est la nette impression de ne pas m'y retrouver, dans cette époque, comme si ma mémoire faisait défaut ou que je n'aurais jamais existé auparavant !

Aujourd’hui, en 2012, c’est le week-end Pascal qui commence. Pour moi, 15 ans plus tard, c’est un jeudi de fin de semaine, tout simplement.  Me voilà par contre émerveillé par la version augmentée de mon appli TempoTopo’, comme un gosse l’était sans doute dans sa chasse aux œufs en chocolat.  

A moi demain de bilanter et de projeter pour les jours à venir, à moi demain de me choisir une facegirl d’un jour ou deux, à moi demain …
 
Mais que faisais-je donc le dimanche de Pâques 2012 ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire