"Je m’appelle Bernard Topo. Je viens de Bruxelles en 2027, via une application que j’ai développée pour communiquer avec un passé où se pressentait déjà l’omnipotence de la technologie (l’ardoise digitale est comme le prolongement de la main) et des réseaux sociaux (les Faceblokoeurs veillent sur nos rapports humains et les Gog+ surveillent nos agissements).
L’évolution ne s’y décline pas en révolution : les pouvoirs financiers sont suprapotents, la politique brille par son absence, les technocrates exécutent et seule l’existence personnelle pimente encore d’un brin d’humanité ce futur qui vous est proche. Si proche que vous pouvez vous y retrouver et à la fois si lointain qu’on peut envisager ce constat comme l’un des multiples avatars de l’Histoire."

mercredi 11 avril 2012

pourquoi ?


Fin de l’épisode précédent :  « Ne soyez donc pas naïf, mon vieux Topo’ ! », ricana Timothy non sans condescendance, « Dites-vous bien que si votre appli est arrivée entre nos mains, c’est qu’elle a déjà fait le tour des développeurs de la planète ! »
.
Episode 92. Lundi 12 04 2027. Pourquoi moi ? Pourquoi ce Timothy de 2031 s’acharnait-il tant à me coacher ? Qui sont en réalité Chefy Thomas-Tito ou Chatey FotoSmith, ces anagrammes dont je finis moi-même par mélanger les noms ? Qui sont en vérité mon géant de Gog+ ou encore ce jeune homme sans abri ? Qui sont-ils tous, ces homonymes ? Que me veulent-ils ? Quelles sont leurs visées ? Quel est donc leur plan ?

Sans doute aurais-je dû poser toutes ces questions au premier de ma liste mais, hier, après qu’il m’eut une fois de plus aiguillé non sans pertinence dans mes recherches, je reconnais avoir préféré bénéficier de son aide que d’en chercher les motivations : disons que, en le harcelant de mes réflexions, je craignais peut-être de scier la branche sur laquelle il m’avait assis ! De fait, reste encore à savoir pourquoi ce Timothy me privilégie au détriment de Chefy Thomas-Tito, un développeur jeune, prometteur et de son bord qui plus est…

L’autre jour, mon vieux Steve Domino avait pourtant tenté d’apporter nombre de réponses à mes inquiétudes, il est vrai, mais, même si les trouver farfelues était peut-être une façon pour moi de fuir la réalité comme il me le suggérait, franchement, attribuer à une bande de saltimbanques un rôle d’insurrection citoyenne n’était à mon sens franchement pas crédible.

Enfin, en insinuant qu’il ne m’avait quasiment jamais connu auparavant, lui aussi avait pesé de tout son poids (façon de parler car il est frêle comme une vieille branche !)  sur mon passé. Pour ma part, j’étais persuadé du contraire : sa mémoire se flétrit, me rassurais-je pour l’excuser. N’était-ce pas un comble d’amnésie pour celui qui avait presque été mon grand-père ?  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire