"Je m’appelle Bernard Topo. Je viens de Bruxelles en 2027, via une application que j’ai développée pour communiquer avec un passé où se pressentait déjà l’omnipotence de la technologie (l’ardoise digitale est comme le prolongement de la main) et des réseaux sociaux (les Faceblokoeurs veillent sur nos rapports humains et les Gog+ surveillent nos agissements).
L’évolution ne s’y décline pas en révolution : les pouvoirs financiers sont suprapotents, la politique brille par son absence, les technocrates exécutent et seule l’existence personnelle pimente encore d’un brin d’humanité ce futur qui vous est proche. Si proche que vous pouvez vous y retrouver et à la fois si lointain qu’on peut envisager ce constat comme l’un des multiples avatars de l’Histoire."

mercredi 21 mars 2012

anagrammes


Episode 72     Lundi 22 03 2027. Me rire aussi fort en pleine face était limite vexatoire.
(Lorrie et moi prenions comme souvent un chodkawa dans une aile des Galeries L., autrefois commerçantes et aujourd’hui Museum de la Consommation. Ma nièce adore particulièrement ces reconstitutions très colorées d’anciennes boutiques et les centaines d’holo’s qui les parcourent en tous sens.)
Je disais donc que je ne sais ce qu’elle avait mangé ce matin, peut-être du trollspudding ou autre, toujours est-il que lorsque je lui ai cité le nom de ma FaceBloqueuse du jour précédent, elle a commencé à m’épeler les deux mots pour confirmation, ce pour quoi j’ai opiné de la tête, juste avant de partir en vrille, d’un rire d’hyène qui ne me seyait guère. « Quoi ? Quoi ? Quoi ? », cancanai-je en guise d’exorcisme.
 
Ma chaise me semblait subitement trop petite. Deux rombières affalées à une table contigüe médisaient à notre propos. On entendait à demi-mots : « Ce n’est jamais bon quand une fille et son père sont si complices ! » ou entre leurs dents en or : « Elle ne va jamais à l’école, cette petite ? ». J’achevai ma tasse d’une traite et me tournai vers les cancanières : « Croyez-moi ! Elle n’en a pas besoin… », les assassinais-je froidement avant d’ajouter un double-sens afin de les achever : « Et puis, qui vous a dit que je suis son père ? ».
 
Le regard de retour vers Lorrie, je devais admettre que, de fait, je n’avais pas remarqué une petite chose qu’elle ou vous-même aviez sans doute dû constater d’emblée : CHATEY FOTOSMITH, que je le veuille ou non, est le parfait anagramme de TIMOTHY FASTOCHE  ! D’une « baignade » en « badinage » ou d’un « soigneur » à la « guérison », il avait suffi d’ « imaginer » pour en attraper une « migraine ».
Mais encore, par tous les Gog+ réunis, je venais de faire le lien avec un nom qui, ces derniers temps, m’avait également paru bizarre ; vous souvenez-vous de Chefy Thomas-Tito, le présumé auteur de la première version de ma TempoTopo’ ? 

… Allez-y, essayez de mélanger les lettres de son nom !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire