Vendredi 12 03 2027. Les reconstitutions historiques ont
la cote depuis quelques années déjà. La plupart des églises désacralisées sont réaffectées
à ces instantanés vivants de la vie quotidienne ; quel décor plus merveilleux
en effet que les anciens lieux de culte pour traverser l’Histoire du Moyen-âge
Occidental à la révolution française de 1789. Point d’hologrammes dans ces
spectacles, seulement des amuseurs en costumes et des accessoires de musées. Le
gros des comédiens est assuré par des N inférieurs, ce qui leur assure un
revenu occasionnel, mais les rôles d’importance sont exécutés en général par
des passionnés, enthousiastes, collectionneurs et érudits.
Les nostalgiques du jadis, les mélancoliques en quête de racines et les affligés en manque de chair et d’os y dénichent leur bonheur hebdomadaire. C’est un public participatif le plus souvent et c’est aussi le moment idéal pour un bain de foule ou un contact autre que virtuel.
Pour ma part sans religion, j’ai néanmoins toujours été sensible aux intérieurs des églises, à leur lumière, leur odeur, leur « respiration ». Les théâtres qui y officient aujourd’hui les rendent plus grandioses encore, comme s’il avait manqué depuis toujours aux édifices des arcs-en-ciel éblouissants ou un léger flottement d’épices.
C’est juste, au demeurant : l’encens et les vitraux ne suffisaient peut-être qu’à la chrétienté !
Les nostalgiques du jadis, les mélancoliques en quête de racines et les affligés en manque de chair et d’os y dénichent leur bonheur hebdomadaire. C’est un public participatif le plus souvent et c’est aussi le moment idéal pour un bain de foule ou un contact autre que virtuel.
Pour ma part sans religion, j’ai néanmoins toujours été sensible aux intérieurs des églises, à leur lumière, leur odeur, leur « respiration ». Les théâtres qui y officient aujourd’hui les rendent plus grandioses encore, comme s’il avait manqué depuis toujours aux édifices des arcs-en-ciel éblouissants ou un léger flottement d’épices.
C’est juste, au demeurant : l’encens et les vitraux ne suffisaient peut-être qu’à la chrétienté !
Bref (il me faut bien vous planter décors et circonstances), c’est à l’église Sainte-Catherine que je suis tombé sur le jeune homme. Vêtu comme les autres figurants, son œuf sur le visage devenu violet et la blessure aux lèvres gonflant sa bouche, il y apostrophait le public avec une conviction inégalable. Moi, je m’en sentais complice, allez savoir pourquoi, et l’ai salué comme un vieil ami. Cela l’a apostrophé, de toute évidence. Puis, nous nous sommes présentés parce que cela semblait inéluctable. « Je m’appelle Bernard Topo’ ! Et vous ?» ai-je lancé. « Bonsoir, bien à vous, moi, c’est Timothy Fastoche ! », a-t-il répondu, comme s’il me présentait sa carte de visite. J’ai tourné les talons : la chose me semblait impossible.
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