"Je m’appelle Bernard Topo. Je viens de Bruxelles en 2027, via une application que j’ai développée pour communiquer avec un passé où se pressentait déjà l’omnipotence de la technologie (l’ardoise digitale est comme le prolongement de la main) et des réseaux sociaux (les Faceblokoeurs veillent sur nos rapports humains et les Gog+ surveillent nos agissements).
L’évolution ne s’y décline pas en révolution : les pouvoirs financiers sont suprapotents, la politique brille par son absence, les technocrates exécutent et seule l’existence personnelle pimente encore d’un brin d’humanité ce futur qui vous est proche. Si proche que vous pouvez vous y retrouver et à la fois si lointain qu’on peut envisager ce constat comme l’un des multiples avatars de l’Histoire."

lundi 12 mars 2012

dix pas plus loin

Samedi 13 03 2027. « Tourner les talons n’était pas bien malin, je le reconnais ! », me lamentais-je en nous servant un autre chodka à ras-bord. Lorrie était en train de compulser les D4 des facegirls qu’on me proposait pour le week-end. C’était aussi ça, l’avancement en N4. J’avais droit aujourd’hui aux visages, et plus seulement aux noms : «  Retrouver ce jeune homme en pareil équipage sortait vraiment de mon entendement, tu vois ? », geignais-je en prenant une main de ma nièce entre les miennes. « … Et puis, les sorties en extérieurs, ça fragilise, on en a perdu l’habitude et… on réagit parfois à outrance ! ».  Lorrie avait le sens du tac au tac : « A moins que ce ne soient les trois chocskis que tu avais dégusté deux étals plus avant ! ».
Sans doute.  Bien sûr que, dix pas plus loin, je m’étais aussitôt rendu compte de mon attitude ridicule ! Et, revenu alors sur mes pas en un tour de rein, le sieur Fastoche n’y était plus, évidemment. Stupide hallucination, en vérité !
 « Celle-ci, je choisirais celle-ci ! » poursuivit-elle, le doigt pointé sur une blonde qui, de fait, avait du chien !
On a parfois de ces conversations…

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