Mardi 09 03 2027. A force d’être considéré comme asocial,
un « nerd » qui plus est, on se retrouve cloitré au sein d’un
personnage qu’on n’aurait guère trouvé sympathique a priori. C’est mon cas, en
tous les cas ! J’en avais développé au fil des ans une attitude de misanthrope
peu avenant, cynique, cruel à l’occasion. Sans doute était-ce devenu mon rôle
social, peut-être même ne faisais-je partie que d’une exception pour confirmer
une règle. Mais peut-être aussi était-ce mon second chockawa du matin qui
passait mal, ou alors ce jeune homme dehors, juste en face de mes fenêtres,
réfugié depuis le début de la nuit sous des cartons usagés.
Non, malgré mon insomnie, je ne suis jamais allé voir si tout allait bien pour lui. En vérité, je m’en fichais : ce qui m’intéressait seulement était son degré de résistance au gel et de savoir s’il allait tenir jusqu’au matin. De cela, au moins, j’étais renseigné : les cartons avaient remué voici une heure à peine !
Autour de lui, le rythme du matin avait repris son cours : les Caspso-Sats s’ébrouaient une à une de leur couche de neige et filaient en douce, tandis que les piétons s’engonçaient dans leur veste thermique, sans même jeter un œil sur ce qui paraissait n’être qu’un tas de carton. Bientôt, les éboueurs entameraient leurs tâches quotidiennes et vraisemblablement ferais-je de même. J’avais deux applis assez simples à peaufiner pour vendredi, aussi m’accorderais bien quelques heures sans ardoise mais en compagnie de chants d’oiseaux sur arbres enneigés.
Le jeune homme vient de s’asseoir sur le sol. Il jette un long regard aux alentours et m’observe un long instant, moi, debout, dans l’encadrement de fenêtre, en train d’observer son œil tuméfié et ses lèvres traversées d’une large estafilade. Il a fait une grimace que je ne comprends guère, à mon attention peut-être, au reste du monde sûrement.
A ce moment, je me sens juste capable d’en avoir de la pitié, pitié dans le sens de piteux, pitoyable. Son œuf pourri sur le visage n’intriguera personne, pas davantage le sang séché sur le menton.
Tout à l’heure, les Gog+ achèveront sans doute le travail des éboueurs.
Non, malgré mon insomnie, je ne suis jamais allé voir si tout allait bien pour lui. En vérité, je m’en fichais : ce qui m’intéressait seulement était son degré de résistance au gel et de savoir s’il allait tenir jusqu’au matin. De cela, au moins, j’étais renseigné : les cartons avaient remué voici une heure à peine !
Autour de lui, le rythme du matin avait repris son cours : les Caspso-Sats s’ébrouaient une à une de leur couche de neige et filaient en douce, tandis que les piétons s’engonçaient dans leur veste thermique, sans même jeter un œil sur ce qui paraissait n’être qu’un tas de carton. Bientôt, les éboueurs entameraient leurs tâches quotidiennes et vraisemblablement ferais-je de même. J’avais deux applis assez simples à peaufiner pour vendredi, aussi m’accorderais bien quelques heures sans ardoise mais en compagnie de chants d’oiseaux sur arbres enneigés.
Le jeune homme vient de s’asseoir sur le sol. Il jette un long regard aux alentours et m’observe un long instant, moi, debout, dans l’encadrement de fenêtre, en train d’observer son œil tuméfié et ses lèvres traversées d’une large estafilade. Il a fait une grimace que je ne comprends guère, à mon attention peut-être, au reste du monde sûrement.
A ce moment, je me sens juste capable d’en avoir de la pitié, pitié dans le sens de piteux, pitoyable. Son œuf pourri sur le visage n’intriguera personne, pas davantage le sang séché sur le menton.
Tout à l’heure, les Gog+ achèveront sans doute le travail des éboueurs.
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